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Appel à communication colloque « D’une langue à l’autre : pratiques, fonctionnement, représentations »

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17-18 novembre 2016, Université Paul-Valéry Montpellier III
L’étude du bilinguisme a suscité un nombre impressionnant d’études dans une multitude de langues, avec une certaine prépondérance pour certaines d’entre elles qui ont un très grand nombre de locuteurs. Si l’on ne saurait nier l’apport de travaux traitant de langues et de phénomènes présentant (ou étant censés représenter) une certaine ‘universalité’, une approche plus spécifique des langues moins influentes dans ces contextes de bilinguisme peut permettre de mettre en exergue des aspects et phénomènes habituellement peu pris en compte.
Avec les progrès de la scolarisation et de l’alphabétisation, certaines langues de diffusion réduite sont entrées aujourd’hui en contact avec les grandes langues internationales. Les situations de bilinguisme qui en résultent engendrent au niveau des pratiques des effets encore peu étudiés sur les langues les moins répandues. Le prestige et les représentations attachées à une langue influente peuvent conduire à modifier profondément le fonctionnement et les caractères originaux d’une langue moins répandue, ou encore influencer la manière dont tel ou tel aspect de cette langue sera étudié. C’est le cas notamment pour les langues dites régionales en France, mais d’autres situations linguistiques peuvent être concernées par des phénomènes de transfert, d’interférence ou autre type d’interaction susceptible de modifier certains fonctionnements, voire même de modifier les modalités de transmission et d’acquisition de ces langues.
Les aspects primordiaux d’un système linguistique étudié en langue seconde ont ainsi parfois tendance à s’effacer au profit d’une approche globalisante. Dans le cadre du traitement et de la représentation bilingue, on peut voir par exemple les effets réducteurs de cette approche dans la manière dont la morphologie flexionnelle et dérivationnelle en L2 a parfois été abordée dans la littérature internationale très souvent représentée par l’étude de la langue morphologiquement pauvre qu’est l’anglais, avec, comme corollaire, la mise au second plan du rôle que peut jouer un système morphologique riche et complexe comme, par exemple, celui du grec. Dans la mesure où il n’y a pas d’équivalence point par point entre les langues, y compris entre des langues présentant une certaine parenté, le problème se pose en termes de mise au point de catégorisations qui correspondent à l’une de deux langues (en général la langue dominante), en laissant peu de place pour les aspects/caractéristiques de l’autre langue qui ne rentrent pas dans ces grilles/catégories.  
Les travaux récents montrent que le bilingue n’est pas ‘deux monolingues-en-un’ : il y a une multitude d’interactions entre les deux systèmes, qui peuvent prendre la forme d’interférences et de transferts linguistiques. Dans les situations de contacts de langue, de bilinguisme ou de diglossie, ces interférences et transferts sont repérables à plusieurs niveaux (lexique, phonologie, morphologie, syntaxe, codes graphiques, etc.), et concernent aussi bien l’acquisition que le traitement et l’usage d’une langue (ou d’une combinaison de langues), aussi bien l’apprenant d’une langue seconde et/ou étrangère que le locuteur très performant, et sont observables aussi bien en production qu’en perception du langage.
Il convient aussi de reconnaitre que les méthodologies utilisées pour saisir le fonctionnement linguistique du bilingue ont connu un certain nombre de bouleversements : des études off-line (ex. corpus) qui étaient la norme pendant longtemps, nous assistons à un déplacement vers des protocoles on-line d’une technicité grandissante, qui, malgré leur intérêt et leur apport indéniable, contribuent à une complexification qui, à son tour, semble plus souvent avoir vocation à dégager ce qui est global plutôt que ce qui est particulier. Nous considérons que la lecture et l’interprétation d’un grand nombre de données bilingues n’a de sens que si elle peut opérer un retour vers les caractéristiques, plus ou moins partagées ou particulières, des systèmes concernés. Le but de ce colloque est d’étudier, à l’aide de différents types de données (corpus, analyses de bases de données, expériences auprès de sujets bilingues/apprenants de langue 2nde, protocoles de production, données statistiques, etc.) les nombreuses interactions entre les langues du bilingue ou de l’apprenant de langue seconde et/ou étrangère. L’un des objectifs du colloque serait de contribuer à opérer un retour vers une linguistique qui, tout en prenant en compte à la fois les facteurs liés aux environnements sociaux et les contraintes liées au fonctionnement du bilingue, parviendrait à mettre au centre de la réflexion telle ou telle langue envisagée en tant que partie intégrante du système bilingue.
Nous invitons les chercheurs à adopter cette approche ‘spécifique à la langue’ et/ou à la combinaison de langues donnée et soumettre leurs propositions de communication orale d’une durée de 30 minutes. Les propositions de communication peuvent concerner le(s) système(s) impliqués (morphologie, phonologie, sémantique, lexique, syntaxe, codes graphiques ou autres niveaux d’analyse ainsi que leurs interactions), ou des aspects externes au(x) système(s) étudié(s), par ex. liés aux facteurs sociaux, représentationnels ou aux problèmes de gestion du bilinguisme/plurilinguisme.
Les résumés feront trois pages maximum (Times 12 interligne 1,5), dans la limite de 1500 mots, bibliographie non comprise, et devront parvenir aux organisateurs du colloque en deux versions, dont une totalement anonymisée (pas de référence à l’auteur, ou lorsque ceci est nécessaire, avec Auteur1, Auteur 2, à la place du nom d’auteur), avant le 30 mars 2016, aux adresses suivantes : mvoga@free.fr et herve.lieutard@univ-montp3.fr.  Les données doivent être clairement présentées, et lorsqu’il s’agit de travaux en cours, les hypothèses principales doivent être clairement annoncées.

Colloque organisé par Hervé Lieutard et Madeleine Voga, équipe LLACS Langues, Littératures, Arts et Cultures des Suds

Conférencière invitée : Anna Anastassiadis-Symeonidis, Professeure en Linguistique, Université Aristote de Thessalonique

Comité de relecture (liste à compléter)

  • Anna Anastassiadis-Symeonidis, Professeure en Linguistique, Université Aristote de Thessalonique
  • Myriam Bras, Professeure en Sciences du Langage, Université de Toulouse
  • Serena Dal Maso, Chargée de recherche en Linguistique, Université de Vérone
  • Hélène Giraudo, Chargée de recherche HDR, Laboratoire CLLE, Université de Toulouse, CNRS, UT2J
  • Hervé Lieutard, Maître de Conférences en études Occitanes, Université Paul-Valéry
  • Patrick Sauzet, Professeur en Linguistique, Laboratoire CLLE, Université de Toulouse, CNRS, UT2J
  • Madeleine Voga, Maître de Conférences en études Néohelléniques, Université Paul-Valéry

 


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